Infinita tristeza… (Gavorit Maskva...)
« Tristesse infinie… (C’est Moscou qui parle) ».
C’est ce qu’on peut entendre en arrière-plan de l’introduction d’une chanson de Manu Chao tiré de son album « proxima estacion : esperanza ») (prochaine station : espérance).
Infinita tristeza
Cette tristesse infinie, et c’est bien peu pour décrire ce que l’on ressent après l’assassinat révoltant d’Ana Politkovskaia. Celle qui dénonçait avec acharnement la situation en Tchétchénie, et notamment les exactions des autorités russes, s’est fait froidement abattre dans le hall de son immeuble samedi dernier.
Coup dur pour la liberté de la presse mais aussi pour la liberté en général… Coup dur pour le monde qui vient de perdre une journaliste engagée, intègre et courageuse.
Gavorit Maskva (c'est Moscou qui parle)
Mais au sein de la fédération de Russie, il ne faut pas l’oublier, c’est encore Moscou qui parle, et qui dicte sa loi, celle du non-droit, de la dictature, de la violence et de l’absence de liberté. C'est Poutine qui parle et qui rappelle à ses opposants que toute critique du système peut se payer de leur vie...
"L'Etat liquidera ou empoisonnera tous ceux qui ne sont pas "les nôtres" (...) Je refuse de me cacher et d'attendre dans ma cuisine des jours meilleurs, comme le font les autres", écrivait, dans la conclusion de son dernier livre, celle qui a toujours refusé l'asile politique parcequ'elle préférait rester sur place pour, comme elle disait, sauver des vies.
Pour avoir effectué son travail de journaliste avec indépendance et courage, Anna a payé le prix de sa lutte pour les droits de l’homme, la liberté, la paix.
Dans le train des libertés mondiales, on est encore bien loin de croire que la prochaine station portera le nom d’espérance.............................................................................................................................................................................................