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 Somalie quand tu nous tiens....

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2 participants
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Aminatha
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Aminatha


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Localisation : Bientôt Paris
Date d'inscription : 19/12/2005

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MessageSujet: Somalie quand tu nous tiens....   Somalie quand tu nous tiens.... Icon_minitimeSam 6 Jan - 1:48

Pour ceux que ça intéresse, un article assez intéresant...
Si vous y comprenez qqch à la Somalie,.. faîtes moi signe !!!
(ou si vous avez des docs intéressants.


Reportage
Les soldats perdus du djihad en Somalie
LE MONDE | 05.01.07 | 14h26
BAIDOA (SOMALIE) ENVOYÉ SPÉCIAL

a salle de l'hôpital, lépreuse, est si immense que les quatre corps allongés y semblent perdus dans l'odeur du désinfectant. Ces quatre jeunes blessés y ont été volontairement isolés : ce sont des ennemis du gouvernement légal, de jeunes islamistes blessés pendant les combats et faits prisonniers. Ailleurs, dans cet hôpital qui ressemble davantage à une cour de ferme qu'à un établissement de soins, les combattants pro-gouvernementaux blessés lors de la guerre contre les milices islamistes sont alignés en rangs serrés. Mais ces quatre-là ont un espace bien à eux pour ruminer ensemble une défaite que, endoctrinement religieux aidant, ils n'avaient jamais imaginée.

"J'étais un étudiant en religion, je voulais me battre pour la cause de l'islam, pour le djihad, explique Mohammed Ahmed, 24 ans, dont une jambe est entièrement plâtrée. Il y a un mois, je me suis engagé avec les Tribunaux islamiques. Je les ai juste suivis. Ils m'ont donné une mitraillette." Blessé à Idale, au sud de Baidoa, il s'en est tiré avec de multiples fractures et une blessure par balles au dos, là où ses camarades sont tombés par dizaines.

"Notre chef s'appelait Abdallah, il venait du Soudan, il parlait arabe. Je ne sais pas où il est passé. Je ne connais même pas son visage, poursuit-il prudemment. Il y avait beaucoup d'étrangers, des Arabes, ils ont été tués." Mi-inquiet, mi-ironique, il sourit : "Maintenant, je vais travailler pour le gouvernement. Je vais continuer mes études."

Combien de prisonniers les armées somalienne et éthiopienne ont-elles faits ? Qu'enseigne leur identité, leur nationalité sur les enjeux d'un conflit présenté comme mettant en cause l'installation d'un régime islamiste de type taliban en Somalie, pays ravagé, réduit à un immense chaos par quinze années de guerre civile ? Cet enjeu justifiant, selon le gouvernement, l'intervention victorieuse des troupes éthiopiennes, appuyée par les Etats-Unis.

"Les soldats étrangers vaincus ne se rendaient pas. Certains préféraient se supprimer et peu ont été capturés", affirme le général Ismail Kasim Nadji, le commandant de l'armée somalienne, qui évalue "entre 200 et 300" le nombre de prisonniers capturés lors des combats autour de Baidoa. Ils sont érythréens et oromos, une minorité éthiopienne, venus en découdre avec Addis-Abeba, mais aussi pakistanais. Le ministre de l'intérieur, Hussein Aideed, affirme que le gouvernement est en possession de passeports retrouvés sur les morts, de nationalités variées, pakistanaise, yéménite, mais aussi britannique, américaine et australienne.

"Beaucoup de combattants étaient des volontaires de brigades internationales. On a retrouvé des insignes du Hezbollah sur des uniformes. Il y avait des Blancs, des Asiatiques, pakistanais et afghans, confirme le général Nadji. Des Tchétchènes aussi. Nous avons intercepté leurs communications en russe." Parmi les prisonniers, 20 % seraient étrangers, dont des Ethiopiens et des Erythréens ; ils seraient incarcérés dans une prison proche du minuscule aéroport de Baidoa. "Des investigations sont en cours, la Croix-Rouge sera informée", affirme Abderahman Denari, porte-parole du gouvernement somalien.

D'autres informations laissent penser que les Ethiopiens eux-mêmes, appuyés par les Américains, ont directement pris en main le sort des prisonniers étrangers. Or l'armée d'Addis-Abeba ne pratique qu'une seule communication : le black-out.

La présence massive des Ethiopiens, considérés comme des occupants par nombre de Somaliens, est censée être atténuée par ce silence total. La question des prisonniers prend un tour plus crucial encore depuis que, après la chute de la ville de Kismayo, les hauts responsables des Tribunaux islamiques, accusés d'abriter des membres d'Al-Qaida, se sont retranchés à l'extrême sud du pays, à la frontière kényane. Les combats qui continuent d'avoir lieu dans cette dernière poche de résistance laissent augurer la possible capture de "responsables terroristes".

Sur son lit d'hôpital, du côté des blessés gouvernementaux, Mohamed Ali Osmane en est convaincu : "Je me battais pour mon pays, contre les membres d'Al-Qaida", proclame ce garçon, blessé au thorax par balle. Il affiche 16 ans, en paraît 12, n'a fréquenté l'école qu'une seule année, et raconte sa guerre : "Les ennemis étaient pakistanais, ou ils venaient des pays arabes. Ils ne parlaient pas somalien." Comment le sait-il ? "Je suis monté sur un arbre pour les voir. C'est là qu'ils m'ont touché. Heureusement, les nôtres ont fait feu et ils se sont enfuis." Quand il est arrivé à l'hôpital, "il pleurait sans cesse, il ne savait plus d'où il venait", commente le Dr Mohied Hussein Dirie, assistant chirurgien qui l'a opéré sans pouvoir extraire la balle.

Le médecin admet qu'une vingtaine de blessés sont morts à l'hôpital depuis la semaine dernière. Pour les autres, la survie semble tenir du miracle, tant le bloc opératoire ressemble à la salle d'attente, tant font défaut matériel et médicaments. "Les organisations humanitaires censées nous aider ne font rien, fulmine le Dr Abdiaziz Cheikh Yusuf, ministre de la santé, en tournée à l'hôpital. Elles sont toutes à Nairobi (Kenya) et refusent d'opérer ici pour des raisons de sécurité. C'est absurde." Le Dr Dirie tempère en montrant le stock envoyé par la Croix-Rouge. "Nous faisons de notre mieux", déclare-t-il d'un air navré.

Pour parler à l'étranger qui l'interroge, Sahal Hussein, allongé, relève le tronc en s'appuyant sur son unique bras. L'autre a été amputé après une blessure causée par un mortier, "tiré par un Blanc, un Arabe", insiste-t-il. Lui aussi parle fièrement de son combat "contre Al-Qaida", de la "défense de (son) pays". "Que je survive ou non, assure ce père de cinq enfants, je suis heureux que la guerre se soit terminée par une victoire."

A l'autre extrémité de l'hôpital, du côté des prisonniers islamistes, Youssouf Ali Gesey, père de famille lui aussi, regarde sa jambe douloureuse où sont plantées deux ampoules d'antibiotique. A l'amertume de la blessure et de la défaite s'ajoute celle de ne pas avoir reçu l'argent promis lors de son engagement dans une milice islamique. "J'y suis allé pour l'argent et la religion."

Reste la religion. "La défaite fait partie des desseins de Dieu, se console-t-il. Ma blessure, Dieu l'a voulue aussi."

Philippe Bernard
Article paru dans l'édition du 06.01.07
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sandrita
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MessageSujet: Somalie... pour comprendre   Somalie quand tu nous tiens.... Icon_minitimeSam 6 Jan - 2:10

C'est vrai que la situation en Somalie est hyper complexe, et pour mieux la comprendre, je vous conseille vivement l'article sur le sujet paru dans le numéro de décembre du magazine Alternatives internationales.

Si je le trouve sur le net, c'est promis, je vous mettrai un lien Asap ! En attendant, c'est un trimestriel, donc il est encore en kiosque pour quelque temps et aussi dans les bonnes bibliothèques.study

Bien que cet article ait été écrit avant la reprise du pays par le gouvernement de transition d'Abdullahi Yussuf, il a le mérite de très bien expliquer l'historique et pourquoi on en est arrivé à un tel chaos.

Et on se dit que bien au-delà des guerres claniques, la colonisation et la guerre froide, bien que révolues (mais relayées par cette pseudo-guerre contre le "terrorisme"), continuent de faire des ravages dans un monde qui avait déjà bien du mal à voir l'homme pouvoir vivre en paix. Crying or Very sad
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sandrita
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MessageSujet: Somalie... encore   Somalie quand tu nous tiens.... Icon_minitimeLun 8 Jan - 21:31

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/travaux/index.php


voici un lien sur une émission de France Culture sur la Somalie et l'Ethiopie qui permet de mieux saisir le backgroud de cette crise. On peut la podcaster pendant 15 jours sur le site de la radio.

Un abrazo a todos Smile
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Aminatha
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Aminatha


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MessageSujet: Somalie, un nouvel Afghanistan ?   Somalie quand tu nous tiens.... Icon_minitimeMer 10 Jan - 11:48

Merci Sandra pour tes liens et tes sources d'info. Je vais écouter l'émission.
J'ai trouvé cette comparaison assez intéressant à la fin d'un article du Figaro (boooouuuuhhhh je sais) :

"La comparaison avec l'Afghanistan est tentante. Par la situation tactique d'abord, avec cette déroute des islamistes somaliens à Mogadiscio suivie d'une fuite vers le sud du pays. On ne peut s'empêcher de penser à l'éviction des talibans et de leurs invités d'al-Qaida de Kaboul, suivie de leur traque pour le moins infructueuse dans les montagnes de Tora Bora. Par la stratégie employée par Washington, ensuite, avec une « délégation » des opérations terrestres aux troupes éthiopiennes et gouvernementales somaliennes, comme cela avait le cas avec l'Alliance du Nord en Afghanistan. Les forces américaines se réservent, elles, les opérations spéciales et les frappes aériennes. Les mois qui viennent diront si cette intervention directe des États-Unis n'aura pas aidé les « talibans somaliens » à retrouver la même vigueur que les bouillants disciples du mollah Omar, aujourd'hui dans le Grand Sud afghan."


l'article entier se trouve à cette adresse : http://www.lefigaro.fr/international/20070110.FIG000000173_washington_frappe_al_qaida_en_somalie.html
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